Désirs de nymphes – 5

Je fis un passage dans la salle de bains pour me laver mes mains, puis je revins dans ma chambre. Judith m’avait dit de prendre tout mon temps pour communiquer avec mes proches. La première chose fut de saisir mon téléphone et de constater qu’il y avait, bien sûr, un appel manqué et des SMS de ma mère, qui s’inquiétait de ne pas avoir de nouvelles. Je l’appelai immédiatement :

« Maman, c’est moi ! Je suis arrivée hier tard dans la soirée et j’étais trop fatiguée. C’est pourquoi je t’appelle maintenant.

Ton voyage s’est bien passé ?

— Oui, très bien. Il y a juste eu un peu de retard. Je t’assure que j’étais crevée.

— Tu t’es reposée ?

— J’ai dormi jusqu’à neuf heures et j’ai pris mon petit-déjeuner.

— Ces gens, ils sont bien ?

— Ils sont super gentils ! En ce moment, ils accueillent trois locataires, des étudiantes comme moi.

— Tu vas à la plage ?

— Euh… On a prévu de faire une balade dans l’arrière-pays, dans un endroit qui est magnifique à ce qu’il paraît.

— Tu ne vas pas nager ? s’étonna ma mère.

Si si, mais pas tout de suite. C’est monsieur Blanchard qui avait prévu cette sortie, alors je ne pouvais pas refuser.

— Qu’est-ce que tu vas voir ?

— Je te raconterai. »

Ah merde ! Pour les photos, ça va être dur.

Comment dire à mes parents ce qui était en train de se produire ? Je n’y arriverais jamais.

La conversation se poursuivit pendant une demi-heure sans que je ne laisse rien filtrer, puis je coupai la communication. Ma mère était pleinement rassurée et c’était une bonne chose. Il lui fut impossible de deviner que j’étais nue, et en plus dans un certain état d’excitation. Était-ce dû à la perspective de rencontrer plein de beaux satyres et de m’envoyer en l’air ? Ou bien, au sperme qui subsistait à l’état de traces sur ma peau ?

Les nymphes sont nymphomanes…

J’étais peut-être condamnée à être en chaleur de manière permanente, et je n’avais eu qu’un seul coït depuis mon arrivée, très peu pour celle que j’étais censée devenir. Mon vagin réclamait un remplissage !

Bon, on va arranger les choses.

J’écartai largement les cuisses, mis deux doigts sur mes grandes lèvres pour les ouvrir et pris un selfie de mon sexe. On arrivait à voir le petit trou sombre. J’en pris un deuxième avec un doigt dedans, puis j’envoyai ces deux photos à Stéphane, qui était l’un de mes copains de fac. Nous nous entendions très bien mais nous n’avions pas couché ensemble. Les photos étaient accompagnées de la promesse de le faire à mon retour.

La réponse ne tarda guère et une conversation s’engagea par SMS :

« Qu’est-ce qui t’arrive ?

— Rien. Sea, sex and sun

— Je ne sais pas quoi dire.

— Il n’y a rien à dire. Attends-moi seulement.

— Ça risque d’être dur.

— Je t’envoie une photo de mes seins. »

Ce qui fut fait immédiatement.

« Je sais que tu es belle, mais là…

— Je te fais bander ?

— Oui.

— Je peux avoir une photo de ta bite ?

— Je ne suis pas chez moi.

— Tu n’es pas dans le métro, j’espère ?

— Non. »

Il doit croire que je suis devenue folle, me dis-je après cette courte conversation.

Folle, non, mais différente, oui.

Je palpai mes seins en tentant d’apercevoir des différences. Je ne connaissais aucune fille satisfaite de ses tétons et je ne faisais pas exception à la règle. Ce que l’on m’avait dit à mon arrivée ici n’y avait rien changé, au contraire, puisque j’avais pu me comparer à Chloé, Sylviane et surtout Judith. J’étais une nymphe encore imparfaite.

L’étape finale de ma préparation consista à enlever les deux bagues que j’avais aux doigts, un bracelet qui ne quittait jamais mon poignet et deux minuscules boucles d’oreilles. Sans mes bijoux, je me sentais plus que nue. Je quittai ma chaise avec un pincement au cœur, jetai un dernier coup d’œil sur mon téléphone et sortis de ma chambre. Tout le monde avait été prévenu que j’allais me rendre dans une zone sans réseau.

La maison était vide. Je trouvai tous ses occupants sur des chaises longues, à proximité de la piscine, partiellement protégés par des parasols. Des haies très hautes interdisaient aux gens du dehors de voir ce qui s’y passait.

« C’est le farniente, constatai-je. Les nymphes vivent comme des chattes ?

— On n’a pas grand-chose à faire, répondit Judith d’une voix alanguie.

— S’occuper de la maison ?

— Ça prend deux heures, tout au plus.

— Vous pourriez faire des enfants.

— Les immortels sont forcément très peu féconds.

— Approche ! » me dit Didier, qui était, comme il se doit, en érection.

Je me plaçai à côté de sa chaise pour le laisser me caresser les cuisses, donner une tape sur mes fesses et planter un doigt dans mon vagin.

« On y va maintenant ?

— Oui. »

J’aurais pu faire la conversation, puisque j’avais encore beaucoup de questions en tête, mais je ne voulus pas tirer mes nouvelles amies de leur torpeur, ou Chloé de sa lecture, puisqu’elle avait le nez dans un livre. Et j’étais très pressée de me rendre dans le « jardin d’Éden ».

Didier se leva pour cheminer tout droit vers sa voiture. Il s’installa au volant, referma les doigts sur la clé restée sur le tableau de bord et mit le contact. J’attachai ma ceinture tout en regardant le phallus de mon chauffeur, dressé comme un énorme doigt. Par commodité, il n’avait pas mis sa ceinture.

« Ça ne te gêne pas de conduire comme ça ? questionnai-je.

— Non, pas du tout. Si tu peux me caresser pendant que je conduis, ce sera encore mieux.

— Je ne voudrais pas causer un accident.

— Avec moi, tu n’en auras jamais.

— Grâce à tes pouvoirs magiques ?

— Oui… Mais aussi parce que je suis plus attentif que tu le crois.

— Et si la police arrête notre voiture pour un contrôle, qu’est-ce qu’on va leur dire ?

— Personne ne nous arrêtera. »

Le portail était en train de s’ouvrir.

« Défais ta ceinture et écarte bien les jambes, ordonna Didier. Tu peux incliner ton siège et poser un pied sur la planche de bord. Tu seras plus à l’aise et je te verrai mieux. »

Il ne parlait pas sur un ton qui permettait la désobéissance. Je fis donc ce qu’il dit, et je pris son phallus dans ma main gauche. Du coup, il me fit penser au manche d’un avion.

Nous partîmes ainsi.

Notre voiture roula d’abord seule dans une zone pavillonnaire très calme, puis elle emprunta des routes où il y avait plus de circulation. Les autres automobilistes pouvaient sûrement voir ma tête et mon pied droit, mais pas le reste. C’était l’avantage d’avoir abaissé mon siège.

« Serre ma bite plus fort », demanda Didier.

Je lui obéis.

« Quand tu fais comme ça, il y a une connexion entre nous, expliqua-t-il. C’est aussi, pour moi, une manière d’agir sur toi.

— Ton esprit se trouve dans ton pénis ?

— Un peu, oui.

— Le contraire m’aurait étonnée.

— Et il y a beaucoup de mon énergie vitale. Tu la sens ? »

Je ne sentais que nos désirs sexuels, mais je répondis par l’affirmative. Il me fallait peut-être plus de concentration.

« Je suis en train de te préparer, poursuivit-il. Déjà, tu vas être accueillie par des nymphes qui ne parleront pas français, mais tu comprendras ce qu’elles te diront.

— Ça peut être utile.

— Reste avec elles. Les nymphes vivent toujours en groupes afin d’échapper à leurs prédateurs. Là où je t’emmène, ce n’est pas tout à fait le paradis.

— À quoi ils ressemblent, ces prédateurs ?

— Ce n’est pas la peine de te les décrire, puisque tu n’en verras pas. Ne t’éloigne pas de ton groupe et tout ira bien. Une nymphe ne peut être tuée que si elle commet une imprudence.

— Merci de m’en avertir… Et toi, tu ne m’accompagnes pas ?

— Je suis soumis aux mêmes lois que tout le monde : je ne peux franchir qu’exceptionnellement la frontière entre les deux univers. Je t’emmène seulement à la porte et je reviendrai te chercher demain à la même heure. »

Il était déjà presque onze heures, d’après le tableau de bord de la voiture.

Roulant tout droit vers le nord, Didier s’engagea sur des collines au relief de plus en plus prononcé, couvertes d’une végétation maigrichonne, sur des routes qui rétrécissaient. En conséquence, il louchait moins fréquemment sur moi, mais je devais maintenir mon sexe aussi visible que possible, et même parfois insérer un doigt dedans.

L’asphalte fut remplacé par un chemin de terre, sur lequel le 4 × 4 roula un moment avant de s’arrêter. Nous nous trouvions sur un col.

En voyant de quoi était fait le sol, j’eus quelques craintes car je ne m’étais pas du tout entraînée à marcher pieds nus sur ce genre de terrain. J’avais certes retiré mes sandales depuis la veille, mais pour marcher sur un carrelage et du gazon.

« Ce n’est vraiment pas possible d’avoir des chaussures ? demandai-je.

— Ça ira, répondit Didier. De l’autre côté, c’est très humide. Le sol est tapissé de mousses. »

Il quitta la voiture avant moi, la contourna pour ouvrir ma portière, m’aida à sortir et me souleva dans ses bras. Ce que je pris comme un geste galant se révéla d’une tout autre signification : il me déposa sur le capot du véhicule, jambes écartées, et enfonça son sexe dans le mien avec la même brutalité que lors de notre pied coït. J’aurais pu ne pas apprécier cette absence totale de préliminaires, mais dès que son phallus commença à se frotter contre mon intimité, des vagues de plaisir me firent perdre tout moyen et je m’affalai sur les coudes. J’avançai mon bassin vers le sien pour être pénétrée plus profondément. Tout en émettant des grognements sauvages, il effectua un martelage bien plus intense que la première fois, permis par sa position : il était debout.

Se faire prendre sur le capot d’une voiture, c’était fait ! Mais avant de me disjoindre du corps de Didier, il me fallut passer par cette épreuve qu’était l’orgasme. Une tonnerre de sensations éclata en moi au moment même où le satyre projeta son sperme dans mes entrailles, et je crois que je secouai la voiture à cause de mes convulsions. Il retira un sexe humide de sa propre semence, mais aussi de mes secrétions plus claires, que j’avais produites de manière excessive. Je flottai un moment dans mon état de « petite mort » avant de récupérer mes esprits et de descendre du capot.

Les orgasmes que je ressentais n’étaient bien sûr pas causés par les simples frottements de nos organes de copulation. Ils attestaient d’une union dépassant celle de la chair, d’un échange d’énergie entre nous. Ce n’était pas de l’amour mais c’était tout aussi puissant. Je me sentais capable de tomber amoureuse de Didier, mais je pressentais que je pouvais ressentir la même chose envers n’importe quel satyre parce qu’ils se ressemblaient. Ils maniaient des forces qui dépassaient leurs personnes, ainsi que la mienne.

« C’est par ici, déclara Didier en me montrant le chemin. Les nymphes te trouveront et te reconduiront. »

O.K., il baise comme il avale un biscuit pendant un apéritif.

« Tu ne débandes donc jamais ? demandai-je en désignant son pénis toujours dressé.

— Si, quand je suis habillé ou quand il n’y a pas de jolie fille avec moi. J’aime les belles jeunes filles.

— Oui, j’ai remarqué… Eh bien, je vais vous laisser, monsieur le satyre, et je vous remercie pour ces petits moments de complicité. »

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